ARTICLE

17 novembre 2023

Auteur : Philippe Lauret

Le bilan GES ou Bilan Carbone®, un outil au service de la stratégie des entreprises

 

 

Climat : pourquoi est-il urgent d’agir ?

 

Le 6ème rapport du GIEC

 

Le 28 février 2022, le GIEC1 (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) publiait son 6ème rapport de synthèse concernant l’évaluation du changement climatique, ses impacts, notre capacité d’adaptation et nos vulnérabilités ("Climate Change 2022 : Impacts, Adaptation and Vulnerability").

Il délivrait les messages suivants :

 

  • Une action urgente est nécessaire pour faire face aux risques climatiques2 croissants ;
  • La sauvegarde et le renforcement de la nature sont essentiels pour garantir un avenir vivable ;
  • Les villes sont les points chauds de l'impact et des risques, mais elles constituent également un élément crucial de la solution ;
  • La marge d'action se rétrécit.

 

Ses conclusions étaient claires et sonnaient comme un nouveau cri d’alarme : "Les preuves scientifiques cumulées sont sans équivoque : le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Tout nouveau retard dans l'action mondiale concertée et anticipée en matière d'adaptation3 et d'atténuation4 manquera une brève occasion, qui se referme rapidement, de garantir un avenir vivable et durable pour tous".

 

IPCC AR6 - Résumé pour décideurs illustration n°1 (extrait)

 

La situation actuelle et l’origine du réchauffement climatique

 

La température moyenne à la surface de la planète5 a d’ores et déjà augmenté de plus de 1,1°C par rapport à la période préindustrielle (1850) et la vitesse de réchauffement s’accélère.

Au-delà du constat concernant la transformation du climat planétaire, il faut retenir qu’il y a désormais un consensus scientifique sur la cause de ce réchauffement climatique et sur son origine. La cause est l’accroissement de l’effet de serre6. Son origine est anthropique7, c’est-à-dire qu’elle résulte directement des activités humaines.

L’accroissement de l’effet de serre est dû à une évolution rapide depuis 150 ans, et qui tend à s’accélérer, de la composition gazeuse de l’atmosphère terrestre, sous l’effet des activités humaines.

Le gaz qui est le principal contributeur au réchauffement climatique observé est le dioxyde de carbone (CO2). Il est issu de l’utilisation des énergies fossiles8 et de la déforestation. Mais d’autres gaz contribuent également à l’élévation de la température au niveau planétaire : le méthane (CH4), issu principalement de l’agriculture (ruminants et culture du riz) ; le protoxyde d’azote (N2O), issu de l’épandage d’engrais azotés ; les gaz fluorés, utilisés notamment dans les systèmes de climatisation.

Les scientifiques observent que l’objectif de l’accord de Paris de 20159 (COP 2110), visant à maintenir le réchauffement global en-deçà de 1,5°C est désormais fortement compromis. Mais les scientifiques signalent dans le même temps que chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire se traduira par une forte augmentation des impacts. Autrement dit, plus l’élévation totale de température sera élevée, plus les conséquences pour la vie sur Terre seront catastrophiques. Ils nous invitent donc plus que jamais à l’action, quand bien-même l’objectif de 1,5°C semble presque impossible à atteindre.

C’est dans ce contexte d’urgence absolue, qu’il convient de situer la pertinence et l’importance de l’outil bilan GES11 ou Bilan Carbone®12.

 

Qu’est-ce que le bilan GES d’une entreprise ?

 

La finalité du bilan GES

 

Le bilan GES est une méthode pour mesurer la quantité de gaz à effet de serre émis, directement ou indirectement, par l’ensemble des activités d’une entreprise et élaborer un plan de réduction progressive de ses émissions.

Il s’inscrit dans le volet atténuation de la lutte contre le réchauffement climatique, c’est-à-dire qu’il porte sur la diminution de l’impact négatif de l’entreprise sur le climat.

Ainsi, contrairement à ce que son nom suggère, le bilan GES, n’est pas simplement un état des lieux, c’est avant tout un outil d’amélioration des performances environnementales de l’entreprise.

 

 

L’unité de mesure des émissions de GES

 

Chaque gaz à effet de serre a une durée de vie dans l’atmosphère et une influence sur le réchauffement global qui lui sont propres.

Un indicateur du pouvoir de réchauffement global des gaz à effet de serre a été créé afin de disposer d’un outil de mesure unique pour quantifier aisément l’impact climatique d’une structure donnée en prenant en compte l’ensemble des gaz à effet de serre émis. C’est indicateur est le Potentiel de Réchauffement Global13 (PRG).

Le Potentiel de Réchauffement Global est le rapport entre le pouvoir réchauffant (via l’effet de serre) du gaz considéré, pour une durée donnée, et le pouvoir réchauffant du CO2 pour cette même durée.

Le CO2 est donc pris comme étalon et son PRG est égal à 1 par convention.

A défaut de précision, la période de référence est prise à égale à 100 ans. C’est l’hypothèse retenue dans les bilans GES.

Le tableau ci-dessous indique la durée de séjour moyen dans l’atmosphère et la valeur du PRG à 100 ans de quelques gaz à effet de serre. Ces données sont extraites du 6ème rapport du GIEC, partie 1, chapitre 7 « The Earth’s Energy Budget, Climate Feedbacks and Climate Sensitivity ».

 

 

Gaz à effet de serre

Formule

Durée de séjour moyenne (ans)

PRG à 100 ans

Méthane

CH4

11,8

27,9

Protoxyde d’azote

N2O

109

273

Dichlorodifluorométhane (CFC-12)

CCl2F2

102

12 500

Chlorodifluorométhane (HCFC-22)

CHClF2

11,9

1 960

Tétrafluorure de carbone

CF4

50 000

7 380

Hexafluorure de soufre

SF6

1 000

24 300

 

 

Comme vous pouvez le constater, certains gaz ont un PRG très élevé. Autrement dit, des quantités faibles d’émissions de ces gaz peuvent avoir un impact climatique très significatif. Réaliser un bilan GES, c’est bien réaliser un inventaire de l’ensemble des gaz à effet de serre émis, pas uniquement un décompte des émissions de carbone (CO2).

L’unité utilisée pour mesurer l’impact climatique d’une entreprise est la tonne de CO2e14 (« CO2 équivalent »). Pour un gaz à effet de serre donné, que nous proposons de noter G, le nombre de tonnes de CO2e générées par 1 tonne de ce gaz s’obtient simplement en utilisant le rapport PRG :

1 tonne de G = PRG tonnes de CO2e

Pour le CO2, nous avons naturellement :

1 tonne de CO2 = 1 tonne de CO2e

 

 

Les principes de la méthode

 

Lorsqu’on réalise un bilan GES, il convient de prendre en compte à la fois les émissions directes15 et les émissions indirectes16 générées par les activités de l’entreprise.

Ainsi, le décompte ne se limite pas aux seuls gaz à effet de serre émis par les actifs de l’entreprise (bâtiments, véhicules, équipements…). Il intègre également ceux qui proviennent de ses salariés, de ses sous-traitants, ceux qui ont été nécessaires à la fabrication des produits qu’elle achète, ceux qui ont été générés au moment de la construction des locaux qu’elle occupe, ceux qui résultent des transports amont et aval de marchandises, ceux qui sont liés aux déplacements des visiteurs, des clients ou même des consommateurs, etc.

Il s’agit donc de réaliser un inventaire aussi complet que possible.

Vous noterez que les mêmes émissions peuvent être comptabilisées dans plusieurs entreprises. C’est notamment le cas quand une entreprise fait appel à de la sous-traitance. Les émissions de l’activité sous-traitées sont intégrées à la fois dans le bilan GES de la société acheteuse et dans le bilan GES de la société qui délivre la prestation. Autrement dit, l’action d’externaliser une activité qui serait responsable de fortes émissions de GES, ne diminue pas nécessairement l’impact climatique de l’entreprise qui externalise. Il peut même l’aggraver s’il s’agit, par exemple, de délocaliser une production fortement consommatrice d’électricité dans un pays où le mix électrique est bien plus carboné.

La puissance de cette méthode réside dans le fait qu’elle conduit l’entreprise à identifier tous les leviers d’actions dont elle dispose pour réduire l’impact climatique global de ses activités. L’entreprise prend ainsi conscience que nombre des décisions qu’elle prend, dans sa politique de mobilité, dans ses achats, dans la conception de ses produits, dans ses investissements, etc., se traduisent directement par des émissions de GES plus ou moins importantes.

 

 

L’importance du plan de transition

 

Quand les dirigeants d’une entreprise font réaliser un premier bilan GES, ils ont souvent le premier réflexe de chercher à comparer le résultat obtenu à l’occasion du diagnostic avec les résultats d’entreprises du même secteur d’activité.

Bien sûr, l’un des aspects d’un bilan GES est de produire un chiffre exprimé en tCO2e mesurant l’impact climatique des activités de l’entreprise. Mais, l’intérêt premier de ce chiffre est de constituer une référence qui va être utile à l’entreprise elle-même pour entamer une transformation progressive de ses activités afin de les rendre compatibles avec un monde où la réduction des émissions de GES est une priorité.

Il est très difficile de comparer les résultats obtenus pour deux entreprises du même secteur, même en utilisant des ratios sur le volume de Chiffre d’Affaires, les effectifs ou la quantité des produits vendus. Les motifs d’écarts peuvent être multiples. Ils peuvent être liés, par exemple, à la situation géographique des entreprises, à des contraintes liées aux chaînes d’approvisionnement, à la composition de leur offre de produits et services. Autant, il est possible et légitime de comparer l’empreinte carbone de deux objets aux mêmes fonctionnalités. Autant, il est beaucoup plus compliqué et probablement vain, de comparer l’empreinte carbone de deux sociétés différentes, dès lors qu’elles n’ont pas exactement les mêmes caractéristiques fondamentales (activité absolument identique, tailles équivalentes, géographies comparables, chiffres d’affaires équivalents, mêmes types de clients, mêmes actifs, mêmes prestations externalisées, achats similaires…).

Considérer le bilan GES comme un simple exercice de comptabilisation des émissions carbone, c’est perdre de vue l’objectif principal du bilan GES, à savoir engager l’entreprise dans un plan de réductions de ses émissions de gaz à effet de serre.

La finalité du bilan GES est bel et bien de construire un plan de transition17 qui sera adapté à la situation spécifique de l’entreprise et qui fera sa force dans la lutte contre le changement climatique.

 

 

Loi, référentiel réglementaire et guides méthodologiques pour réaliser un bilan GES

 

Vocabulaire

 

Le « bilan des émissions de gaz à effet de serre » est l’expression consacrée dans la loi française pour désigner l’exercice qui consiste à faire un inventaire des émissions de gaz à effet de serre d’une personne morale de droit privé ou de droit public. Dans le présent article nous avons choisi de la simplifier en « bilan GES ». Elle est également souvent écrite sous la forme BEGES. Parfois, on lui adjoint le qualificatif de « réglementaire » ou « obligatoire » pour insister sur son caractère légal, et éventuellement impératif pour certaines structures.

L’expression Bilan Carbone® est une marque déposée par l’ABC (Association pour une Transition bas Carbone) qui désigne une méthodologie et un outil de comptabilisation des émissions GES. C’est l’outil de référence en France aujourd’hui.

L’expression « bilan carbone » est ambiguë car elle ne se rapporte ni à la méthode réglementaire bilan GES, ni à la méthode Bilan Carbone® de l’ABC. Même si cette expression est ancienne et pratiquement passée dans le langage courant, il est préférable de ne pas l’utiliser dans le cadre professionnel, car elle peut être source de confusion ou de mauvaise interprétation.

 

 

Cadre légal et réglementaire

 

L’article 75 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010, portant engagement national pour l’environnement, a posé le principe d’une généralisation des bilans d’émissions de gaz à effet de serre pour un certain nombre d’acteurs publics et privés.

 

L’article 167 de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte a modifié certains points de la réglementation sur les bilans d’émissions de gaz à effet de serre, concernant la périodicité de réalisation des bilans, la mise en place de sanctions et les modalités de publication et de transmission.

 

Le décret 2022-982 du 1er juillet 2022 relatif aux bilans d’émissions de gaz à effet de serre est venu apporter de nouvelles modifications portant principalement sur les points suivants :

 

  • Possibilité de réaliser des bilans GES consolidés pour les groupes valant pour l’ensemble de leurs entreprises ;
  • Obligation de prendre en compte les émissions indirectes significatives des opérations et activités qui découlent de la personne morale ainsi que, le cas échéant, de l’usage des biens et services qu’elle produit ;
  • Instauration d’un plan de transition, en remplacement du plan d’actions mentionné précédemment, présentant les actions et les moyens que la personne morale envisage de mettre en œuvre au cours des années courant jusqu’à l’établissement de son bilan suivant ; le volume global des réductions d’émissions de gaz à effet de serre est attendu pour les émissions directes et indirectes ;
  • Relèvement du niveau de sanction pour les personnes morales qui ne se conforment pas à l’obligation d’établir un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre.

 

En France, depuis le 1er janvier 2023, au regard de l’article L 229-25 du code de l’environnement, toutes les personnes morales de droit privé, employant plus de 500 personnes sont tenues de réaliser un bilan GES.

 

 

Guide méthodologique BEGES

 

La loi et la réglementation associée posent les principes et les attendus relatifs à la réalisation d’un bilan GES mais ne précisent pas les modalités méthodologiques à suivre.

Celles-ci sont décrites dans un document de référence, publié par le Ministère de la Transition Ecologique en collaboration avec l’ADEME18, nommé « Méthode pour la réalisation des bilans d’émissions de gaz à effet de serre ». Ce document se réfère explicitement à l’article L 229-25 du code de l’environnement et est cohérent avec la norme ISO 14064-1 :2018 ; il est évolutif ; la version actuellement en vigueur est la version 5, datant de juillet 2022.

 

 

La méthode et l’outil Bilan Carbone®

 

 

Le guide méthodologique publié par le Ministère de la Transition Ecologique définit un cadre précis pour réaliser un bilan GES. Mais il n’est d’aucune aide sur le plan purement pratique. Réaliser un inventaire des émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise, c’est manipuler un très grand nombre de données, des données propres à l’activité de l’entreprise, mais également des données de référence appelées facteurs d’émissions19. En France, la principale source de facteurs d’émissions, libre d’accès, est la base Empreinte®20 de l’ADEME.

En théorie, une entreprise peut réaliser son bilan GES, en utilisant uniquement le guide méthodologique du Ministère de la Transition Ecologique et de l’ADEME, et les facteurs d’émissions extraits de la base Empreinte®. En pratique, il s’agit d’un travail herculéen.

Heureusement, il existe un outil qui collecte tous les facteurs d’émissions de la base Empreinte®, qui est mis à jour régulièrement, parfaitement cohérent avec la méthode bilan GES, développé et maintenu par une association experte, l’ABC, et qui est facilement accessible à toutes les personnes formées à son utilisation. C’est l’outil Bilan Carbone®. On parle même de méthode puisqu’un guide méthodologique lui est associé.

La méthode Bilan Carbone® a été élaborée à l’origine par Jean-Marc Jancovici pour le compte de l’ADEME. Depuis octobre 2011, c’est l’ABC qui assure son développement et sa diffusion.

Le Bilan Carbone® est l’outil de référence, et certainement l’outil le plus utilisé, pour procéder à un inventaire des émissions de gaz à effet de serre conforme à la méthode bilan GES. D’autres outils, développés par des acteurs privés, proposent un service similaire.

 

Au sein du cabinet Enooia, nous avons fait le choix de privilégier l’utilisation de l’outil Bilan Carbone®.

 

 

La démarche à suivre pour réaliser un bilan GES utile pour l’entreprise

 

Les grandes étapes du bilan GES

 

Au regard du référentiel légal et réglementaire, un bilan GES, comprend nécessairement au minimum deux phases : l’inventaire des émissions de gaz à effet de serre et la construction du plan de transition.

Mais, il est très important d’ajouter également une phase en amont : celle de la sensibilisation. Même s’il ne s’agit pas d’un premier bilan GES, il est utile de rappeler en début de projet l’état des connaissances concernant la question climatique, de remettre en perspective l’intérêt de l’exercice, d’aligner le niveau de compréhension des enjeux dans les équipes de l’entreprise idéalement en mobilisant la direction.

 

Ainsi, de manière simplifiée, un projet bilan GES complet devrait impérativement comporter les 3 phases clés suivantes :

 

  • La sensibilisation ;
  • L’inventaire des émissions de gaz à effet de serre ;
  • La construction du plan de transition.

 

Les nécessaires interactions entre le consultant climat et l’entreprise

 

Comme nous l’avons expliqué auparavant, un bilan GES, ce n’est pas purement un exercice comptable. Quel que soit l’outil utilisé, la dimension humaine de l’accompagnement est absolument cruciale non seulement pour éviter les erreurs ou les oublis dans la phase de collecte de données, mais également pour que l’entreprise puisse pleinement tirer profit de cette analyse, aussi bien en termes de compréhension des mutations en marche, de prise en compte de ses spécificités et de valorisation des résultats obtenus dans la construction d’une trajectoire de décarbonation à la fois ambitieuse, réaliste et adaptée à son contexte propre. Tout cela ne peut être atteint par le simple truchement d’un outil, aussi performant et plaisant soit-il.

 

Au sein d’Enooia, nous considérons que 3 rendez-vous, au minimum, doivent être réalisés en présentiel, dans les bureaux de l’entreprise :

 

  • La séance de sensibilisation, en général, faite en même temps que la réunion de lancement du projet ;
  • La réunion de présentation des résultats chiffrés ;
  • La réunion de présentation du plan de transition.

 

 

 

Le bilan GES au service de la stratégie de l’entreprise

 

Pour beaucoup d’entreprises, la réalisation du premier bilan GES répond soit à une obligation réglementaire soit à une demande nouvelle émanant du marché (clients, clause d’appels d’offres, consommateurs, etc.). C’est donc plutôt sous la pression d’une contrainte extérieure que le projet est engagé.

Mais le bilan GES peut être bien plus qu’un exercice convenu réalisé pour se conformer à une demande exogène. Le bilan GES c’est une occasion pour l’entreprise d’identifier ses principales sources d’émissions, d’évaluer ses risques, d’anticiper les contraintes à venir, de commencer à toucher du doigt les concepts de résilience21 et d’adaptation.

C’est à la fois une condition et une opportunité pour commencer à intégrer l’enjeu climatique dans les réflexions stratégiques de l’entreprise.

 

 

 
Notes et références

Glossaire  (mots en bleu dans l’article)

 

1. GIEC – en anglais, Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC)

« Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été créé en 1988 en vue de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade. » 

 

2. Risques climatiques

Ensemble des risques résultant de la modification du climat planétaire. Ces risques sont classés selon deux familles : les risques physiques et les risques de transition. Les premiers résultent de l’exposition à des phénomènes physiques qui proviennent d’une modification graduelle mais irréversible de certains paramètres climatiques (par exemple, augmentation du nombre de jours de forte chaleur, réduction des précipitations…) ou de l’exposition à des phénomènes extrêmes dont la fréquence et/ou l’intensité augmente(nt). Les seconds proviennent des mesures prises pour endiguer le réchauffement climatique (évolution de la réglementation, tensions nouvelles sur certains matériaux, apparition de nouvelles technologies, modification du comportement des consommateurs…).

 

3. Adaptation

Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. (ISO 14090)

 

4. Atténuation

L’ensemble des actions visant à limiter l’ampleur du réchauffement planétaire lié aux activités humaines.

 

5. Température moyenne à la surface de la planète

A l’heure actuelle, la température moyenne à la surface de la planète est de 15°C.

 

6. Effet de serre

L’effet de serre est un phénomène naturel. Une partie du rayonnement infrarouge émis à la surface de la terre est absorbé par des gaz présents dans l’atmosphère. Le rayonnement réémis par ces gaz apporte un supplément d’énergie qui vient s’ajouter à l’énergie provenant des rayons solaires qui traversent l’atmosphère. Sans l’effet de serre, la température moyenne à la surface de la Terre serait inférieure de 33°C ce qui interdirait toute forme de vie. La modification de l’atmosphère par l’augmentation de certains gaz conduit à déséquilibrer le système en augmentant la quantité d’énergie reçue à la surface de la planète, générant plusieurs changements dans le système climatique globale, et notamment un accroissement de la température moyenne des océans, la fonte des glaces, l’augmentation de la température à la surface des terres, etc.

 

7. Anthropique

Qui est le résultat de l’activité humaine. (définition du Robert)

 

8. Energies fossiles

Les énergies fossiles sont le charbon, le pétrole et le gaz.

 

9. Accord de Paris de 2015

Cette expression désigne l’Accord adopté, à l’occasion de la COP 21, à l’unanimité des 195 pays présents à Paris, visant à limiter le réchauffement climatique en 2100 à 2°C et même si possible à 1,5°C par rapport à la période préindustrielle (1850).

 

10. COP 21

En 1992, au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, 154 pays adoptent la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui appelle les pays à agir pour stabiliser la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et prévoit la tenue régulière de conférences internationales pour le climat, nommées COP (Conference of the Parties). La COP 21 est la 21ème du nom. Elle s’est tenue à Paris en 2015.

 

11. Bilan GES

Abbréviation de « bilan d’émissions de gaz à effet de serre »

 

12. Bilan Carbone®

Méthode développée et diffusée par l’association ABC pour réaliser la phase diagnostic du bilan GES.

 

13. Potentiel de Réchauffement global (PRG)

C’est le rapport entre le pouvoir réchauffant (via l’effet de serre) d’un gaz considéré, pour une durée donnée, et le pouvoir réchauffant du CO2 pour cette même durée. Par convention, le PRG du CO2 est donc pris égal à 1.

 

14. Tonne de CO2e

C’est l’unité de mesure universelle adoptée pour caractériser l’impact climatique d’une activité ou d’une structure donnée, quel que soit la nature du gaz à effet de serre qui en est à l’origine.

 

15. Emissions directes

Emissions de gaz à effet de serre provenant de sources fixes ou mobiles contrôlées par l’entreprise étudiée.

 

16. Emissions indirectes

Emissions de gaz à effet de serre provenant de sources non contrôlées par l’entreprise étudiée, mais qui sont nécessaires à son activité ou qui en découlent.

 

17. Plan de transition

Ce sont les termes retenus dans le Code de l’Environnement pour désigner un plan de réductions des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre d’une entreprise.

 

18. ADEME

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie est un EPIC qui a été créé en 1991. Elle se présente également comme l’Agence de la transition écologique. L’ADEME participe à la construction des politiques nationales et locales de transition écologique. Pour cela, elle s’appuie sur des équipes, présentes sur tout le territoire français, et sur un budget dédié à ses moyens d’intervention. Ses missions, son organisation et son fonctionnement sont fixés par le Code de l’environnement.

 

19. Facteur d’émission

Facteur rapportant les données d’activité aux émissions ou suppressions de gaz à effet de serre. C’est une grandeur qui s’exprime en kgCO2e ou tCO2e par unité de mesure de l’activité considérée.

 

20. Base Empreinte®

C’est la base de données publique officielle de facteurs d'émission et de jeux de données d'inventaire nécessaires à la réalisation d'exercices de comptabilité carbone des organisations et d'affichage environnemental des produits et services de grande consommation.

La Base Empreinte® est une fusion des anciennes bases de données Base Carbone® et Base IMPACTS®. Cette base unique permet de centraliser les données d'impacts environnementaux de procédés similaires, qu'ils soient employés en monocritère GES (émissions de gaz à effet de serre) ou en multi-critères (consommation d'eau, pollution de l'air, occupation des sols, utilisation de ressources, etc.).

 

21. Résilience

Définition, appliquée au contexte du réchauffement climatique, donnée par le GIEC dans son glossaire : « Capacité des systèmes sociaux, économiques ou environnementaux à faire face à une perturbation, une tendance ou un événement dangereux, leur permettant d’y réagir ou de se réorganiser de façon à conserver leur fonction essentielle, leur identité et leur structure, tout en gardant leurs facultés d’adaptation, d’apprentissage et de transformation ».

Liens externes